Ce matin, vous avez probablement vu une pub pour des chaussures sur Facebook. Curieux hasard, vous aviez justement regardé des baskets sur Amazon hier soir. Ce n’est bien sû pas de la magie, c’est le marketing digital qui est à l’œuvre pour vous cibler grâce à vos mille petits pas en ligne (vos données). Mais imaginez un instant que vous soyez payé 10 centimes pour avoir vu cette pub. Ou que vous puissiez vérifier que ces chaussures “made in France” le sont réellement. C’est exactement ce que la blockchain commence à permettre. Cette technologie, dont vous avez peut-être entendu parler avec le Bitcoin, ne sert pas qu’aux cryptomonnaies. Elle apporte doucement mais sûrement son lot de changements dans le marketing des marques.
Qu’est-ce que la blockchain et quel est son intérêt pour le marketing ?
Pour faire simple, la blockchain est comme un grand livre de comptes que personne ne peut falsifier. Chaque transaction, chaque information inscrite reste gravée pour toujours et visible par tous. Pensez-y comme à un cahier où l’on note tout ce qui se passe, et sur lequel un individu n’aurait la possibilité d’effacer ou de modifier des éléments écrits par d’autres personnes avant lui.
La blockchain et la confiance
Et c’est précisément cette caractéristique qui intéresse les professionnels du marketing. Aujourd’hui, les marketeurs font face à un gros problème, celui de la confiance. Les consommateurs ne croient plus les publicités, sont de plus en plus méfiants quant à l’utilisation de leurs données. Ils n’hésitent pas à questionner l’authenticité des avis en ligne laissés sur tel produit ou tel service.
La blockchain apporte des réponses concrètes à ces inquiétudes. Des réponses en trois temps :
- D’abord la traçabilité : impossible de tricher sur les chiffres,
- Ensuite l’automatisation : les paiements se font avec le moins d’intervention humaine possible,
- Et enfin les récompenses instantanées.
Une utilisation avancée dans des secteurs comme le jeu en ligne
Une poignée de secteurs a déjà pris de l’avance en matière d’utilisation de la blockchain. C’est le cas de l’industrie du divertissement en ligne : un casino en ligne est une plateforme sur laquelle on peut jouer à des jeux d’argent depuis son ordinateur ou téléphone. Ce sont des acteurs régulés et immatriculés, au même titre que leurs équivalents “de briques et de mortier”.
Vous vous inscrivez, déposez un peu d’argent en bitcoin (ou par carte), recevez même un bonus en argent jouable, essayez un jeu du catalogue, accumulez les gains, et vous pouvez les retirer à tout moment. Tout ceci étant traçable grâce à la blockchain. Plus besoin d’attendre 3 jours pour recevoir vos gains, plus de conditions cachées dans les petites lignes. Les transactions sont très rapides et transparentes. Vous pourrez trouver un bitcoin casino en ligne sur https://actufinance.fr/crypto-monnaie/bitcoin/casino/.
C’est justement ce modèle de transparence et de rapidité que les marketeurs cherchent à répliquer dans tous les secteurs. Les applications vont des programmes de fidélité classiques, aux campagnes publicitaires et même à la vérification des produits que nous achetons.
Les programmes de fidélité deviennent plus intéressants
Nous connaissons tous les cartes de fidélité traditionnelles. Points Carrefour, tampons chez le boulanger, miles aériens qui s’accumulent dans des comptes séparés. Le problème est que ces points restent prisonniers de chaque enseigne. Dans le milieu, on dit que les points sont “captifs” : vos points Fnac ne servent à rien chez Darty, même si les deux appartiennent au même groupe.
Tokenisation des points de fidélité
Plusieurs enseignes tentent un changement en créant des “tokens” de fidélité (jetons numériques circulant sur une blockchain). Ces tokens fonctionnent comme une monnaie universelle de la fidélité. Vous gagnez des tokens chez une marque, vous pouvez les dépenser chez une autre du même réseau. C’est comme si vos euros Leclerc devenaient utilisables chez Auchan.
Comment ça marche concrètement ? Prenons l’exemple de Starbucks et son programme Odyssey lancé avec succès en 2022, remanié deux ans plus tard. Les clients gagnent des “Journey Stamps” (des NFTs, mais n’ayez pas peur du terme) en achetant certains cafés ou en participant à des défis. Ces stamps peuvent être échangés contre des expériences exclusives : visite de plantations de café, cours de barista, marchandises limitées à une liste, etc.
Les cartes cadeaux
L’idée n’est pas nouvelle, puisqu’elle s’inspire des fameuses “cartes cadeaux” utilisables chez n’importe quelle boutique d’Amazon. Mais la différence est que les clients peuvent les revendre à d’autres membres s’ils le souhaitent. Vos points de fidélité deviennent un vrai actif avec une valeur marchande.
L’intérêt pour les marques est qu’elles créent une communauté engagée où les membres ont un intérêt financier direct dans le programme. Pour les clients ? Plus de points qui expirent ou de récompenses inintéressantes. Chaque action a une valeur réelle, et surtout transférable.
Savoir d’où viennent vraiment les produits
“Made in France”, “Bio”, “Commerce équitable”… Les labels alimentaires rassurent, c’est une évidence. Mais comment vérifier leur véracité ? C’est ici que la “blockchain alimentaire” apporte une solution, en enregistrant chaque étape de la vie d’un produit dans ce fameux registre infalsifiable.
La blockchain alimentaire IBM Food Trust
Le géant américain équipe déjà plusieurs grandes enseignes de distribution avec son outil. Carrefour utilise cette blockchain pour tracer certains produits comme le poulet d’Auvergne, le lait bio, ou encore le saumon de Norvège. Un QR code sur l’emballage révèle les informations sous-jacentes : quelle ferme, quelle alimentation pour les animaux, quel abattoir, quelle date, etc. Walmart a fait pareil aux États-Unis pour la salade, à la suite d’un scandale sanitaire.
La blockchain Aura dans le luxe
Pour les maisons historiques du luxe, cette traçabilité est un outil intéressant pour limiter la contrefaçon sur le marché secondaire (lorsqu’un sac par exemple est revendu par sa première détentrice). LVMH, Prada et Cartier ont créé ensemble la plateforme Aura Blockchain. Quand vous achetez un sac en boutique ou à un particulier, vous scannez une puce NFC et accédez à toute l’histoire du produit : quelle usine, quels matériaux, quelle date de fabrication. Impossible de falsifier ces informations !
En clair, il s’agit surtout de donner davantage de gages sur le fait que les promesses marketing correspondent bien à la réalité. Plus de greenwashing ou de mensonges sur l’origine.
Être payé pour voir des publicités
Le modèle publicitaire actuel est assez simple : vous voyez des milliers de publicités par jour, gratuitement. Des géants comme Google et Facebook empochent des milliards en vendant votre attention aux annonceurs. Vous n’êtes cependant pas rémunéré dans le processus. La blockchain propose un nouveau deal : si votre attention a de la valeur, pourquoi ne pas vous en reverser une partie ?
Le “watch-to-earn”
C’est le principe du « watch-to-earn » (regarder pour gagner). Vous acceptez de voir une pub, vous recevez quelques centimes en cryptomonnaie. Brave Browser est le pionnier de ce modèle. Ce navigateur internet bloque toutes les pubs par défaut. Mais si vous acceptez de voir leurs publicités partenaires (discrètes, non intrusives), vous gagnez des BAT (Basic Attention Tokens). Combien ? Environ 5 euros par mois pour un usage normal. Pas de quoi devenir riche, mais c’est toujours mieux que zéro.
Les autres variantes, dont le “move-to-earn”
D’autres applications ont suivi le modèle. StepN donnait des tokens pour marcher et faire votre jogging matinal, avant de s’effondrer en raison de fraudes massives de joueurs qui ne courraient pas en réalité, mais simulaient astucieusement des pas de course. Mais la recette reste identique : monétiser des actions que vous faites déjà gratuitement. Les marques y trouvent leur compte. Elles payent uniquement pour une attention réelle et mesurable, pas pour des impressions fantômes. Les utilisateurs sont plus réceptifs, car ils ont choisi de voir ces pubs.
Ce qui va vraiment changer dans les années à venir
Soyons réalistes : la blockchain ne va pas révolutionner le marketing du jour au lendemain. Mais plusieurs changements se dessinent déjà :
- Les publicités deviendront plus respectueuses de votre vie privée. Au lieu de tracker tous vos faits et gestes, les annonceurs vous proposeront de partager volontairement certaines données contre rémunération. Vous gardez le contrôle et êtes payé pour ce partage.
- Les faux avis deviendront plus difficiles à publier. Chaque avis sera lié à un achat vérifiable sur la blockchain. Impossible de poster 1000 avis 5 étoiles depuis l’autre bout du monde afin de booster artificiellement un produit. TripAdvisor et Amazon planchent déjà sur ces systèmes.
Mais attention aux limites. La technologie reste complexe pour monsieur et madame Tout-le-monde. La réglementation peine à suivre. Et surtout, les géants actuels du marketing digital ne lâcheront pas leur poule aux œufs d’or sans combattre.
La transition sera progressive, avec des échecs et des succès divers. C’est le prix de toute innovation qui touche aux fondamentaux d’une industrie de plusieurs centaines de milliards.




